Alors, si en s’arrêtant au primaire, on a 3 fois plus de chance d’avoir un emploi qu’un universitaire sans diplômes ? ”
Par un réflexe bizarre, je me suis surpris à vouloir argumenter : « bon, heureusement seulement 7% du milliard 200 millions d’habitants du continent est dans l’enseignement supérieur. »
Mauvaise idée, et surtout très mauvais argument!
D’autant qu’avec seulement 40% scolarisé dans le secondaire (source Institut Montaigne), c’est vraiment une très large partie de population qui ne bénéficie pas de l’enseignement de base classique…
Il faut former plus et de manière plus agile.
D’autres solutions sont en gestation pour toucher le plus grand nombre.
Et lorsque l’on sait qu’aujourd’hui, plus de 800 millions d’africains (davantage qu’en Europe et aux États-Unis) détiennent un téléphone portable sans forcément avoir des diplômes.
Il apparaît évident que les TIC sont un facteur et un support de développement de l’éducation à saisir même si on a des diplômes. Vite.
On parle d’ailleurs déjà de « M-education », (M comme mobile), et le téléphone portable commence à modifier le monde éducatif en Afrique.
Une véritable alternative à l’apprentissage classique (en présentiel, dans des salles de classe) prend forme. En témoigne l’intérêt que portent de nombreuses associations àl’utilisation du « M-learning ».
Ainsi l’Organisation des Nations Unies pour l’Education, la Science et la Culture (UNESCO) a créé en 2011 l’événement annuel « Semaine de l’apprentissage mobile » ou encore le Forum ministériel africain sur l’intégration des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC)conjointement.
Cela a été organiser avec de grands acteurs comme le Groupe de la Banque Africaine de développement (BAD), Intel, l’UNESCO, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et Microsoft.
Ces démarches sont légitimées par des exemples et des expériences venus d’ailleurs.
Au Pakistan, par exemple, la Rehan School propose des cours à distance accessibles depuis n’importe quel téléphone mobile à travers des petites séquences éducatives, allant de l’enseignement de l’écriture aux mathématiques.
Il y a aussi ce projet SMS Story en Papouasie Nouvelle-Guinée permettant d’améliorer l’apprentissage de la lecture des enfants à l’aide de cours messages envoyé via sms…
Une brèche s’ouvre, et je ne doute pas qu’elle va s’étendre à l’éducation supérieure africaine, avec des effets très positifs et résoudre les problèmes de diplomes sans emploi.
Je vais pouvoir revenir à mon neveu avec quelques arguments plus affutés…
Source :
- http://afrique.lepoint.fr/actualites/numerique-en-afrique-c-est-la-formation-qui-fera-la-difference-en-afrique-02-02-2018-2191734_2365.php
- http://energetic.fr/?p=262
- http://www.institutmontaigne.org/publications/prets-pour-lafrique-daujourdhui
- https://issuu.com/objectif-developpement/docs/savoirs-communs-17-education
