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Formations supérieures aux métiers du numérique et business schools en Afrique : Pas si mal !

les métiers du numérique en Afrique…

L’éducation supérieure africaine doit se réinventer. Nous avions déjà vu que les diplômés africains de l’enseignement supérieur étaient plus sujets au chômage que les jeunes n’ayant pas poursuivi leur études au delà du primaire, mais aujourd’hui une nouvelle donnée appuie davantage ce propos.

Le think thank français Institut Montaigne a étudié les processus de recrutement dans le monde des entreprises numériques pour les métiers du numériques ; et selon lui, en Afrique, les recherches se soldent par des difficultés de recrutement aux postes liés au numérique.

D’accord.

D’accord aussi sur le fait que les transformations digitales, les métiers du numérique, qui bouleversent le monde, vont ébranler plus encore l’Afrique. D’accord que 85 % des futurs emplois qui composeront le monde du travail à l’horizon 2030 ne sont pas encore connus aujourd’hui, et que le secteur des emplois du numérique va croître de 20 % à 30 % en Afrique au cours des années à venir.

D’accord donc que la situation du continent du point de vue des emplois et du système de formation pour disposer des compétences recherchées pour les métiers du numériques à cet horizon est incertaine…

Mais je voudrais porter un regard plus optimiste (on ne se refait pas !) sur les évolutions dans la galaxie de la formation supérieure aux métiers du numérique en Afrique, ainsi que sur les business schools… Et comme bien toujours, l’occident y joue un rôle.

Une offre éducative supérieure locale pointue se dessine en sciences et technologie; même si elle n’est pas encore accessible au plus grand nombre , l’AIMS (The African Institute for Mathematical Sciences), réseau pan-africain de centres de formations supérieures et de recherche d’excellence, dont le siège est basé au Rwanda, permet aux étudiants les plus brillants d’Afrique de devenir des innovateurs dont le travail et les recherches sont orientées vers les besoins du continent. Le responsable du Google Artificial Intelligence Research Center au Ghana, Moustapha Cissé, y lance le 1er master spécialisé en Intelligence Artificielle en Afrique. Les cours ont débuté en septembre 2018, et les étudiants auront les mêmes opportunités que des étudiants issus des plus grandes universités américaines ou européennes. Et comme c’est bien souvent le cas sur ce genre d’initiatives, Facebook et Google font partie de l’aventure : contribution financière et mise à disposition des meilleurs spécialistes des métiers du numérique.

Cette année toujours, Google a lancé à Sokoto, au Nigeria, son programme de formation aux compétences des métiers du numérique pour l’Afrique. Ces cours en ligne à destination des étudiants, des éducateurs, des chercheurs d’emplois et des personnels des entreprises, apportent des compétences de base dans le monde du digital.

Ils sont par exemple, déjà suivis dans beaucoup d’universités françaises.

Autre pays, autre exemple : dès février 2019, le réseau français d’école d’informatique, Epitech, proposant notamment en France l’un des meilleurs bachelor en informatique ouvrira son premier campus africain… au Bénin ! 30 à 35 étudiants y feront leur rentrée en février prochain.

Pour la première promotion au profit des métiers du numérique, l’année se terminera en Octobre 2019 par un stage en entreprise d’une durée de 4 à 6 mois.

Bien que considérablement réduits pour l’adapter au pays, le coût de la formation avoisine tout de même 2 000 000 de francs CFA (un peu plus de 3 000 euros) pour les frais de scolarité des 2 premières années et 2 500 000 de francs CFA pour la troisième (environ 3 800 euros).

En tant que recruteur, j’ai pu juger de la qualité du vivier local, en Afrique

de l’Ouest, issu d’autres formations scientifiques supérieures dispensées par des écoles comme INP-HB en Côte d’Ivoire ou 2iE au Burkina Faso, et y ai souvent recruté des candidats issus de ces écoles, après quelques années d’expérience.

C’est une formation que les employeurs apprécient.

A côté de ça, les classiques business schools africaines avec les pools régionaux en constitution attirent la convoitise des fonds d’investissement.

La razzia des fonds d’investissement sur les business schools africaines dit aussi quelque chose de positif.

L’enseignement supérieur attire les fonds d’investissement qui rachètent, partout dans le monde, les unes après les autres, les écoles supérieures, occupant souvent des espaces délaissés vacants par l’enseignement public. L’Afrique n’échappe pas à cette vague de… fonds.

Le fonds Galileo, leader du marché européen de l’éducation, a ainsi racheté l’Institut Supérieur de Management de Dakar (ISM) que son fondateur, Amadou DIAW, était parvenu à imposer en 25 ans comme le leader ouest africain des business schools.

L’idée : l’inscrire dans un projet panafricain plus large encore. Des projets similaires sont menés en Inde.

Stratégies similaires pour le groupe Institut Africain de Management, qui a ouvert son capital à Emerging Capital Partners (ECP), pour accélérer son développement et intégrer un projet continental.

Des exemples similaires fleurissent en Afrique de l’Est et en Afrique du Nord.

Il faut saluer le travail de ces écoles qui favorisent les échanges et les brassages culturels interafricains, proposent des business cases 100% africains, tout en restant ouverts sur le monde par des partenariats avec les plus grandes écoles internationales.

Hanane el-Kouari, Directrice Executive de l’Association des écoles de commerce africaines ne dit pas autre chose : “les écoles africaines ont cette capacité à faire éclore des projets, des initiatives avec une fluidité déconcertante pour beaucoup de grandes business schools mondiales”.

L’institution qu’elle dirige rassemble aujourd’hui 50 établissements et travaille sur un projet d’accréditation panafricaine aussi prestigieuse que ses homologues occidentales. Bon vent !

métiers du numérique

L’Afrique va embrasser, comme ailleurs, le tournant de la formation supérieure et de l’emploi aux métiers du numérique et des affaires.

Mais pour que cet accès aux métiers du numériques ne touche pas qu’un petit nombre des solutions plus créatives et plus souples, impliquant la diaspora africaine dans le monde, restent à imaginer.

« On n’est pas forcément du pays où l’on est né. Il y a des graines que le vent aime semer ailleurs. » disait Dany Laferrière.

Et d’autres vents ramènent aujourd’hui les plants sur leurs terres d’origine…

Sujet de mon prochain papier.

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