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Mon expérience de «repat » au Bénin : comment je suis devenu un chasseur sachant chasser …

Je reproduis ici un article publié sur LinkedIn, il y a quelques années, quand je lançais mon blog.

Beaucoup de talents repats, ou repats en devenir, me demandant en privé, de leur parler de ma propre expérience et de leur narrer des anecdotes.

The good old days…

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Alors, j’avais 27 ans, quand j’ai quitté Montréal pour Cotonou (Bénin), après mon 3ème cycle en Gestion de Projet, mon Certificat en Ressources Humaines et une petite première expérience en poche…


Pour être tout à fait honnête, en fait de recherche d’emploi en amont, avant de mettre mon projet de retour eu Bénin à exécution, je n’avais pas fait grand-chose. J’avais sauté de l’avion, sans job, ni parachute. Je croyais juste en l’avenir. C’est quoi la phrase déjà? “On était jeunes et fous…” 

Pourtant un jour, je reçois un appel. C’est le dirigeant d’un cabinet RH local qui me donne rendez-vous pour un entretien dans ses locaux.

C’était parti ! Je me mets la pression tout seul. Je recherche de l’information disponible sur le cabinet. Le profil de ses collaborateurs. Ses mandats et clients. Je ne trouve pas gran-chose…

Jour J. Je suis en avance de 25 mn et remonté comme une horloge. Il y a, pour moi, tout un symbole dans cet entretien pour un 1er poste “au pays”. Je stresse un peu. Le dirigeant du cabinet arrive en même temps que moi, et on comprend dans l’escalier que l’un est le RDV de l’autre, et inversement.

Pendant 30 à 40 minutes, on parle de tout et de rien. Une conversation badine qui dure des escaliers à la salle d’attente où il s’installe avec moi.
Je suis de plus en plus à l’aise, je ris, je me détends. Le bonhomme m’a l’air sympa. C’est un bon début, mais j’ai quand même hâte qu’on commence l’IN-TER-VIEW. Lui non, apparemment. Je me demande pourquoi il consacre autant de temps à ces futilités…

J’en suis à mes pensées quand il me lance :
– Alors, jeune homme, tu commences quand ?

Silence sidéral. De très longues secondes s’écoulent.
– Comment ça je commence quand ? parviens-je enfin à articuler. 

Pas de question ? Pas même une gentille question-piège ? Rien sur mes compétences ? Pas même de Pourquoi, Comment, Quand, avec Qui où, Combien ; ces grands classiques des “Competency Based Interviews”? Il ne me demande même pas pourquoi je pensais faire l’affaire pour ce job de Chargé Mission RH ? Il ne m’a même pas provoqué une de ces superbes auréoles sous les bras qui marquent les souvenirs de nos premiers interviews à enjeux. Et mes références alors, hein ? J’en fais quoi ? J’en avais préparé une liste longue comme ça…

Je sors enfin de ma torpeur et réponds :
– Euh…je ne sais pas. On a fini là, comme ça ?

Et lui de me regarder d’un air malicieux :
– En tous cas, moi, j’ai fini.

KO technique. Je n’en revenais pas.

– Allez, reprit-il tout en tournant les talons, à lundi 9h, OK ?

Cet homme qui est devenu la 1ère personne à m’avoir donné une vraie chance professionnelle sur un poste à responsabilité, m’a expliqué quelques mois plus tard ce qu’il s’était vraiment passé. En effet, ce n’est qu’à ce moment que j’ai eu assez de confiance en moi pour lui dire ce que j’avais pensé de sa méthode de recrutement.

Il m’explique : me mettre à l’aise était sa priorité. Il voulait percevoir le meilleur et le plus vrai de ce que j’étais. Et en une trentaine de minutes, il l’avait fait, en engageant, hors de tout cadre formel, cette conversation sur tout et rien, et qui me semblait anodine.

Il me révéla ensuite qu’il me suivait déjà depuis Montréal, à l’époque où j’ai conçu le projet de rentrer à Cotonou ; projet dont j’avais parlé à quelques personnes de la communauté béninoise. Il avait même appelé mon école et “vérifié 2 ou 3 trucs” en amont.

Je n’étais pas le seul à m’être renseigné. Il avait aussi pris des références sur moi, grâce à son réseau long comme le bras. Notre rendez-vous avait commencé bien avant « l’entretien » manifestement.

Et quant à mes compétences, sans vouloir m’offenser, me dit-il, je n’en avais pas vraiment “qui aient été éprouvées à l’ouvrage”. Alors une interview orientée compétences aurait vite tourné à l’ennui. Mouché !

En revanche, il savait qu’à ce stade d’un début de carrière, la motivation et l’envie sont bien plus déterminants comme critères à considérer. J’en avais beaucoup plus que d’autres candidats qu’il avait vus avant moi, semble t’-il. Et ça, ça lui suffisait amplement.

Près de 25 ans plus tard, encore quelques doutes sur certaines de ses certitudes, mais ce 1er contact avec un recruteur « old school », m’a aussi beaucoup appris d’une époque où on chassait avec d’autres moyens…qui ont fait leurs preuves. 

Et 25 ans plus tard, me voici moi aussi installé dans ce métier et devenu moi-même “Chasseur de tête”. Ce n’est sûrement pas, par hasard.  Merci boss !

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