Les migrations africaines…
En décembre 2018 à Marrakech doit être signé le pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.
Alors que sous peu le projet de passeport africain devrait voir le jour, il peut être utile de s’intéresser aux migrations intracontinentales notamment aux migrations africaines .
Pourquoi surviennent-elles ? Comment modifient-elles la structure des pays concernés ? Peut-on parler de « ruée vers l’Europe » ?
“Même si les chiffres fiables sont difficiles à obtenir, on estime à peu près qu’en terme de migrations africaines, 80% des migrations s’opèrent à l’intérieur du continent africain.” déclarait la socio-anthropologue Sylvie Bredeloup en 2017 dans les colonnes de La tribune Afrique.
Dans la même veine, en 2018 le rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED) parlait de 41 millions de migrants internationaux en provenance, à destination ou à l’intérieur de l’Afrique annoncé dans Plus important encore, on dénombre dans ces 41 millions de migrants :
- 19 millions de personnes résidant en Afrique,
- 17 millions ayant quitté le continent,
- et 5,5 millions d’immigrants en provenance du reste du monde.
De quoi découlent ces migrations internes, particulièrement concentrées dans les pays d’Afrique de l’Ouest ?
En témoigne cette infographie issue du rapport 2018 sur le développement économique en Afrique produit par la CNUCED, en plus d’être sous estimées, les migrations internes et intra africaines sont une véritable force puisqu’elles engendrent des effets positifs.
Acquisition de compétences, apports monétaires et sociaux, urbanisation ou encore transfert de compétences sont ainsi cités comme les effets de ces migrations.
Ce rapport très complet que je ne peux que vous encourager à consulter, informe, et déconstruit un à un les préjugés sur les migrations africaines.
Le continent dont la place dans le monde actuel est à reconsidérer puisque les migrations intercontinentales tendent à se multiplier, et que les migrations vers l’Europe tendent à se raréfier à la vue de l’évolution de la politique migratoire européenne.
A cela il faut ajouter les nouveaux acteurs comme la chine, dont je parlais déjà précédemment, qui multiplie sur le continent la présence de ses instituts Conficius et qui s’installe comme une destination de choix pour les étudiants africains.
Dans le même temps, et bien qu’on peine parfois à l’observer, l’Afrique gagne en attractivité, comme le souligne une nouvelle fois Sylvie Bredeloup « On peut prendre l’exemple des Portugais issus ou non de l’immigration, diplômés ou non qui quittent massivement un Portugal sinistré pour chercher un emploi au Mozambique ou en Angola. »
Le continent noir est définitivement à un carrefour de son évolution comme les changements en termes de mobilité l’illustrent.
Sources :