Le cerveau humain constitue la boussole de notre existence.
Je me suis demandé ce que j’allais bien pouvoir écrire au sujet de ma participation, comme artiste, à cette exposition, du 18 au 20 octobre 2019, au Carrousel du Louvre, où Diva Pavesi et son Académie, ont eu l’immense gentillesse de me convier à exposer 2 de mes toiles, aux côtés de plusieurs artistes que j’admire.
Je veux dire, quoi écrire qui ait un lien avec le recrutement et plus largement avec le management, qui sont tout même, mon objet professionnel, sur ce support. : – )
Cette 2nde exposition, fait suite à la toute 1ère exposition d’une de mes toiles « Zombie President-Nawa-ô ! » au Pool Art Fair de Guadeloupe édition de juin 2018, où la galerie Art Design Africa de Julie Abissegue, m’avaient invité à l’époque.
Zombie Président – NAWAO (*) / 1m50 x 1m, acrylique rouleau, pinceaux et couteaux.
Soudain, le souvenir d’une personnalité marquante de mes années estudiantines me fournit l’angle d’attaque évident !…
J’avais eu la chance de prendre un cours avec cet exceptionnel professeur de management à HEC Montréal: Omar Aktouf.
L’homme n’avait pas sa langue dans la poche, pas exactement un penseur mainstream, et toujours très critique par rapport aux formations commerciales supérieures dont il pointait sans relâche les insuffisances, pour les faire évoluer.
A ses étudiants, il disait : « méfiez-vous de vous-mêmes d’abord, car le système contribue à faire de vous des robots et des clones, froids, condescendants, et dopés à la confiance en leur supériorité; clones à qui on n’apprend surtout à n’utiliser QUE leurs cerveaux gauches ».
Vous savez ce cerveau logique, ce cerveau cartésien, ce cerveau spécifique et séquentiel ne traitant qu’une seule donnée à la fois…
Pour le cerveau gauche, une question = une réponse. Et c’est comme ça, et pas autrement. Circulez, rien à discuter !
Il nous suppliait, « pour notre propre salut » de solliciter notre cerveau droit par nous-mêmes hors du cadre académique business : arts, culture, lectures et humanités, afin de corriger cette infirmité systémique. Et apprendre à appréhender toute problématique, managériales y compris, de façon non univoque, et en se remettant l’écoute de sa créativité et d’une forme d’intuition.
Alors, non, ce n’est pas à cause de lui que je me suis mis à la peinture. C’est arrivé tout-à-fait par hasard en 2011 au milieu d’une tornade émotionnelle que je traversais. Puis les choses ont fait leur chemin, jusqu’à cette 2nde exposition, demain, au Carrousel du Louvre, à laquelle le hasard des belles rencontres a permis que je participe en y présentant ces 2 toiles.
Chango – Orages (*) / 0,80m x 60m, acrylique rouleau, pinceaux et couteaux. Mon Madiba pour Madiana (*) / 0,80m x 60m, acrylique, pinceaux et couteaux.
Assez rapidement à l’époque, dès 2011, les propos de ce professeur de management m’étaient revenus en tête par la mémoire de mon cerveau. Ils m’ont permis de nourrir mon intérêt pour cette activité et ne pas laisser la vie professionnelle prendre toute la place.
Et c’est vrai que depuis, chaque coup de pinceau, de rouleau ou de couteau appliqué sur mes toiles est porté par cet impératif : ouvrir les frontières, aérer, oser, s’exercer à imaginer sans frein. Pour mieux convier ensuite cet état d’esprit, dans ma vie professionnelle.
Je vous souhaite à tous de trouver votre/vos violon(s) d’Ingres. Vraiment.
Et quant à vous, monsieur Aktouf, merci infiniment ! J’espère que vous aurez continué à bousculer et toucher de nombreuses générations d’étudiants avec votre approche d’un management incarné.
(*) NAWAO : Mot d’argot nigérian (pidjin) utilisé comme une exclamation devant une situation fâcheuse, ou honteuse. Pour une traduction littérale, l’expression doit être divisée en deux mots séparés – « Na » qui signifie « C’est » ou « Il est » et « WaO » pour Woe en anglais, qui signifie « malheur ».
(*) Ce tableau représente ma vision de cet extraordinaire phénomène atmosphérique, dont la force, sous certaines latitudes, impose un très pieux respect. Shango, divinité du panthéon Yoruba de la foudre et du tonnerre, y serait à l’œuvre…
(*) Un Madiba (Nelson Mandela) inspiré par Madiana qui n’arrêtait pas de me dire son admiration infinie pour cet homme bon, simplement exceptionnel, et lumineux.